Elle, c'est Duffy, jeune chanteuse galloise de 23 ans à qui (comme à d'autres...) le succès phénoménal d'Amy Winehouse semble avoir donné quelques idées. C'est que tout comme Amy, Duffy semble avoir elle aussi été traumatisée par la soul du début des années 60, à cette différence près que si Amy Winehouse est plutôt branchée girls groups (Ronettes, Crystals, etc), Duffy fait de son côté une sorte de "fixette" sur feu Dusty Springfield.
En général, en matière de musique, on a plutôt tendance à se méfier des suiveurs, de ceux qui s'inspirent du succès d'un autre parce que la plupart du temps, ça ne donne que des photocopies pâles et mal faites. Là, dès la première écoute, on est bien obligé d'abandonner sa méfiance : cet album est bon, très bon, excellent même.
A tout seigneur tout honneur, parlons d'abord bien entendu du premier single extrait de ce CD : "Mercy" (qui est n°1 des charts anglais pour la quatrième semaine consécutive) est une bombe atomique, un morceau qui rend fou, qui, où que l'on soit (en voiture, au boulot, au lit...) donne une irrésistible envie de chanter et de danser dès qu'on l'entend. D'ores et déjà, quoi qu'il arrive, on peut dire que "Mercy" restera comme l'un des immenses singles de l'année 2008. Mais ce n'est là que l'une des chansons de cet album. Il y en a encore neuf autres qui sont toutes presque aussi parfaites, chacune dans leur style
Il faut parler de la chanson titre de ce disque, une sublime ballade épique qui monte tout du long en crescendo, du mélancolique "Stepping stone", du sensuel "Warwick avenue", qui a logiquement été choisi comme deuxième single, ou du merveilleux "Distant dreamer" qui conclut l'affaire dans un océan de cordes sublimes. En fait, il faudrait parler de tous les titres de cet album, mais la place manque... Des disques qui contiennent une suite de dix excellentes chansons, vous en entendez beaucoup, vous, en ce moment ? Moi non plus...
Rapidement pour finir, au-delà de la qualité des chansons, un petit mot sur les autres caractéristiques qui font de cet album une authentique réussite. Il y a d'abord bien entendu l'incroyable voix éraillée de la petite qui, sur les ballades romantiques comme "Stepping stone", colle carrément des frissons dans le dos. Il y a ce son profond extraordinaire à base de cordes, de choeurs féminins, de percussions et de clochettes qui, si vous fermez les yeux, vous projette directement en 1966. Il y a enfin la patte inimitable d'un véritable sorcier de studio anglais, Bernard Butler (ex-guitariste du groupe Suede) qui co-signe quelques-unes de ces chansons avec Duffy et qui est responsable de la majorité des arrangements de cordes.
Au final, cet album soutient non seulement la comparaison avec celui d'Amy Winehouse, mais il lui est même légèrement supérieur dans la mesure où certaines chansons dispensent une émotion absente de celui d'Amy. Fans de la grande diva de l'année 2007 ou de soul music plus généralement, allez-y les yeux fermés !
MercyArticle : amazon